POLYPE ET CANCER DE LA VESSIE

QUESTIONS / RÉPONSES

La vessie est un organe dont la paroi se compose de l’intérieur vers l’extérieur d’une muqueuse (urothélium) au contact de l’urine, du muscle (detrusor) qui se contracte pour assurer la miction, et une enveloppe (séreuse). L’ensemble des voies excrétrices urinaires (calices, bassinet, uretère et urètre) a le même revêtement épithélial interne (urothélium) au contact de l’urine.

Cet urothélium peut-être sensible à certains agents cancérigènes contenus dans l’urine, notamment le tabac, et favoriser l’apparition de petites excroissances de ce revêtement que sont les polypes.

Ces excroissances qui relèvent en général d’un traitement local par endoscopie, peuvent devenir plus agressives secondairement, ou d’emblée, et infiltrer le muscle detrusor. Le traitement est alors plus invasif et nécessite, en général, une chirurgie impliquant d’enlever la vessie.
Donc, la définition du cancer de la vessie commence dès l’apparition du premier polype. Mais c’est l’infiltration du muscle qui conditionne un changement radical d’attitude thérapeutique.

Ces polypes ont une fâcheuse tendance à récidiver et impliquent un suivi régulier par l’urologue, pour éviter, au maximum, cette évolution vers l’infiltration.

Pour une lecture plus facile, nous regrouperons l’ensemble des polypes superficiels et infiltrants sous le terme générique « tumeur ».

 

Quels sont les signes évocateurs de tumeur de vessie ?

Le symptôme le plus fréquent et qui doit faire rechercher de manière quasi systématique un polype de vessie, est l’hématurie, présence de sang dans l’urine, macroscopique, visible à l’œil nu, et en générale, terminale, visible à la fin de la miction, mais parfois totale, colorant les urines en rouge de manière harmonieuse et parfois abondante.

Ce symptôme est en général isolé et implique, de réaliser une cystoscopie. L’importance de cette hématurie ne préjuge, en rien, du degré d’agressivité ni de l’importance des polypes. Elle peut être un épisode isolé unique ou se reproduire de manière opiniâtre.
Tout épisode d’hématurie même minime, même unique impose de consulter un urologue !

L’hématurie microscopique, présence de sang à l’analyse d’urine, constatation fréquente de la visite du travail, n’a pas du tout la même signification. Elle implique, bien évidemment, un bilan exhaustif par l’urologue, mais ne débouche, que très rarement, sur le diagnostic de polype de vessie.

D’autres symptômes sont possibles mais moins significatifs : cystites récidivantes, qu’elles soient infectieuses ou non, tableau associant des douleurs mictionnelles et des envies fréquentes d’uriner (pollakiurie), des envies pressantes (impériosités)…

 

 LE TRAITEMENT

Quel traitement pour quelle tumeur ?

La grande majorité des tumeurs de vessie, fort heureusement, relève d’un traitement local. C’est le cas des tumeurs non infiltrantes TVNIM (70%) (cf schéma ci-dessus) dont le traitement et la surveillance vont dépendre du grade cytologique mais également du stade histologique.

Le premier traitement, c’est avant tout, l’arrêt du tabac.

Ensuite, c’est la résection endoscopique de la tumeur qui permettra d’une part, de traiter la lésion et, d’autre part, faire une analyse anatomo-pathologique pour un éventuel traitement complémentaire et organiser la surveillance.

Les TVNIM à faible risque ( Ta unique, bas grade, <3 cm, non récidivé) relèvent d’une simple surveillance par cystoscopie après la résection endoscopique.

Les TVNIM à risque intermédiaire ( Ta bas grade multifocale et/ou récidivante, T1 bas grade) indiquent des instillations endovésicales de mitomycine C ou de BCG.
Les TVNIM à haut risque ( Ta haut grade, T1 récidivante, T1 haut grade, CIS) impliquent une résection endoscopique complète puis 3 à 4 semaines après des instillations endovésicales de BCG.

Parfois, à ce stade, en cas de récidive sous traitement ou de progression, la cystectomie est indiquée.

Les tumeurs infiltrantes TVIM (30%), quant à elles, relèvent d’un traitement dominé par la cystectomie pour les formes localisées (pas de métastase ganglionnaire ou viscérale ). D’autres traitements peuvent être discutés.

Les formes étendues, métastatiques auront de la chimiothérapie.