PSA
(Antigène spécifique de la prostate)

 QUESTIONS / RÉPONSES

Définition
Le PSA (Antigène Spécifique de la Prostate) est une molécule sécrétée exclusivement par la prostate. Elle joue un rôle dans la liquéfaction du sperme après l’éjaculation. Elle passe dans le sang en petite concentration (de l’ordre du nanogramme par ml).

Le PSA est un marqueur tumoral utilisé pour la détection du cancer de la prostate. Le PSA est spécifique de la prostate et non pas du cancer.

Le dosage du PSA
Le dosage se fait sur une prise de sang, il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

La méthode de dosage et le résultat peuvent varier d’un laboratoire à l’autre, le dosage doit donc toujours être réalisé au même laboratoire.

Le résultat est habituellement considéré comme normal si le taux est inférieur à 4 ng/ml. Le seuil de normalité peut varier selon le test utilisé. La valeur rapportée à l’âge n’est pas utilisée car elle n’est pas validée.

Une augmentation de la valeur du PSA à plusieurs dosages successifs (vélocité) est suspecte si elle est supérieure à 0,75 ng/ml/an. Il faut prendre en compte la prise éventuelle d’inhibiteurs de la 5 alpha réductase (finastéride, dutastéride) qui abaissent de 50% la valeur du PSA.

PSA et dépistage du cancer de la prostate
Dans le cadre du dépistage, le dosage annuel du PSA est recommandé :

• Chez les hommes de plus de 50 ans et jusqu’à 75 ans,
c’est-à-dire ceux qui bénéficieraient du traitement d’un
cancer détecté tôt.

• Chez les hommes à partir de 45 ans, en cas de
facteurs de risque, familiaux (2 parents proches
ou plus atteints de cancer de la prostate), ou ethniques
(origine africaine ou antillaise), du fait du risque
de développer plus souvent et plus tôt la maladie.

Il faut savoir que 5 à 10% des cancers ont un PSA normal au début, ce qui nécessite dans le cadre du diagnostic précoce de pratiquer également un toucher rectal.

Signification d’un PSA anormal
Une valeur du PSA supérieure à 4 ng/ml ou une augmentation suspecte nécessite l’avis d’un urologue sans attendre un autre dosage de confirmation.
Une confirmation histologique (BIOPSIE PROSTATIQUE) est toujours nécessaire même en cas de taux très élevé.

Plus le taux de PSA est élevé, plus le risque de cancer de la prostate est grand.

Le dosage du PSA en lui-même ne permet pas de dire s'il y a ou pas un cancer de la prostate. En effet, l'adénome de la prostate (= hyperplasie bénigne de la prostate), l'augmentation de volume bénigne non cancéreuse, (observée chez pratiquement tous les hommes après un certain âge), et la prostatite (l'infection de la prostate par un microbe) peuvent également causer une élévation variable du taux de PSA.



Signification d’un PSA anormal (suite)
Le PSA peut également être augmenté après un rapport sexuel, un toucher rectal, une échographie endorectale, des biopsies de prostate, le vélo … Par ailleurs, 25% des hommes ayant un cancer ont un taux de PSA normal, ce qui explique pourquoi un toucher rectal doit toujours être fait en plus du simple dosage du PSA.

• Si le toucher rectal et le taux de PSA sont tous les deux
normaux, on peut habituellement être rassuré sur
l'absence de cancer de la prostate.

• Un taux de PSA supérieur à 10 ng/ml est considéré
comme élevé et une biopsie de la prostate est
recommandée.

• Un taux entre 4 et 10 ng/ml est considéré comme
suspect selon l'âge du patient et le volume de
la prostate. Dans ce cas, l'évolution dans le temps
du taux de PSA d'une part, et le rapport PSA libre/PSA
total d'autre part, doivent être pris en compte.

Utilité clinique du taux de PSA libre
Une élévation modérée du taux de PSA, entre 4 et 10 ng/ml, est difficile à interpréter. Le problème est d'éviter des biopsies inutiles, sans risquer de méconnaître un éventuel cancer de la prostate.

La mesure du pourcentage de PSA libre (non lié à des protéines), diminué en cas de cancer de la prostate, permet d'améliorer la fiabilité du PSA total en cas de taux intermédiaire (entre 4 et 10 ng/ml).

Généralement, la valeur limite du rapport PSA libre/PSA total est fixée à 15 %. Ainsi, quand le PSA total est entre 4 et 10 ng/ml, avec un ratio PSA libre/PSA total > 15 %, le diagnostic d'adénome prostatique bénin est le plus probable. Quand le ratio est < 15 %, le diagnostic de cancer de la prostate doit être suspecté et des biopsies prostatiques échoguidées sont recommandées.

Interprétation du PSA en cas de cancer de la prostate, avant traitement
Le taux de PSA est un des éléments pour prédire le pronostic car plus il est élevé en cas de cancer de la prostate, plus le risque d'une extension à distance du cancer est élevé, ce qui signifie habituellement une diminution des chances de guérison ou de survie à long terme.

Interprétation des résultats après traitement d’un cancer de la prostate
Le PSA est très utilisé pour suivre l'efficacité des traitements. Le rythme du dosage pour les malades traités pour cancer de la prostate est en règle semestriel.

L'augmentation du taux de PSA après traitement (chirurgie, radiothérapie ou traitement hormonal) est habituellement le signe d'une récidive ou d'une inefficacité du traitement.

Après prostatectomie totale : quand il n'y a pas de cancer résiduel, le PSA est indétectable à partir du 1er mois post-opératoire : la valeur est inférieure à 0,1 ng/ml. En cas de récidive, la valeur du PSA est supérieure à 0,2 ng/ml et augmente lors de dosages successifs.

Après radiothérapie, Curiethérapie, ultrasons focalisés de haute intensité : la valeur du PSA peut s'abaisser entre 0,5 et 2 ng/ml. En cas de récidive, qui peut survenir 10 ans après le traitement, la valeur du PSA augmente lors de dosages successifs.

Après traitement hormonal : le PSA s’abaisse en 3 à 6 mois, la valeur la plus basse observée a une valeur pronostique sur la survie sans récidive. L’augmentation du PSA définit l’hormono-résistance.