PROLAPSUS URO GÉNITAL

DÉFINITION

Le pelvis de la femme, contient trois organes : La vessie en avant, l’utérus et le vagin au milieu, et le rectum en arrière. Le prolapsus génital est une descente anormale, soit d’un seul organe, soit de deux organes, soit des trois organes du pelvis.

En fonction de l’organe, on donne différentes terminologies :
  • Cystocèle : Prolapsus de la vessie.
  • Hystérocèle : Prolapsus de l'utérus 
  • Colpocèle : Prolapsus du col de l’utérus.
  • Rectocèle : Descente du rectum dans le vagin.
  • Prolapsus rectal : Descente du rectum à travers l'anus.
  • Elytrocèle : Prolapsus de la partie la plus déclive du péritoine.
On définit l’importance du prolapsus en trois stades :
  • Stade I : Prolapsus débutant.
  • Stade II : Prolapsus arrivant jusqu'à l'orifice vulvaire,
    mais ne le dépassant pas.
  • Stade III : Prolapsus dépassant l'orifice vulvaire.
Le prolapsus génital peut parfois s’accompagner d’une incontinence urinaire, mais pas toujours. 
Quelles sont les causes de cette descente d’organe ?
Les causes les plus classiques sont les suivantes :
  • La ménopause, par la carence en hormones 
  • Le surpoids et l’obésité 
  • Les grossesses
    (nombre, déroulement du travail, déchirures, poids foetal)*
  • Des troubles neurologiques: paraplégie, qui entraîne une dénervation du pelvis et un affaiblissement de ses muscles
  • L'âge, le risque doublant à chaque décade à partir d'un certain âge
  • Pathologie pulmonaire chronique (par efforts sur petit bassin)
* Parfois, cependant, aucune cause évidente n’est retrouvée.

Quels sont les signes possibles ?
En cas de prolapsus de la vessie :
Une « boule » qui sort à l’avant du vagin. Une sensation de
« pesanteur », de « poids » dans le bassin. L’impression de devoir forcer pour uriner (« dysurie »). L’impression de ne pas vider complètement sa vessie, et de devoir y retourner peu de temps après avoir uriné.
(« miction en deux temps »). La nécessité d’aller uriner trop souvent
(« pollakiurie »). Des envies pressantes d’aller uriner (« impériosités »), voire des fuites d’urines « par impériosité ». Des infections urinaires à répétition.

En cas de prolapsus prédominant sur l’utérus :
Une « boule rosâtre ou rougeâtre» qui sort par le vagin (il s’agit du col de l’utérus, souvent irrité). Une sensation de « pesanteur », de « poids » dans le bassin.

En cas de prolapsus prédominant sur le rectum :

Une « boule » qui sort à l’arrière du vagin. Une sensation de « pesanteur », de « poids » dans le bassin. Une constipation, parfois importante. La nécessité de devoir « rentrer la boule avec le doigt » pour pouvoir déféquer. L’impression de ne pas avoir complètement vidé son rectum en allant à la selle.

LE TRAITEMENT

Quelles sont les possibilités de traitements ?


Le traitement du prolapsus génital doit être d’abord simple par la correction de certains facteurs favorisants: traiter une constipation, donner un traitement hormonal substitutif en post-ménopause.

Un prolapsus urinaire ou génital relèvera, dans l'immense majorité des cas, d'un traitement chirurgical.

La rééducation périnéale peut aider parfois à maintenir un prolapsus débutant.

Le traitement chirurgical repose sur l’interposition d’une bandelette entre les organes (tel un mur empêchant le passage dans le vagin). L’interposition se fait par une bandelette (filet de tissu spécifique) entre la vessie et le vagin et le rectum et le vagin.

Ce traitement peut se faire selon trois voies chirurgicales différentes :
  • En ouvrant l'abdomen (technique plus ancienne)
  • Par cœlioscopie (chirurgie par caméra)
  • Par voie vaginale
La promontofixation est la technique qui donne les meilleurs résultats à long terme. Elle consiste à fixer la bandelette d’interposition sur un ligament qu’on appelle promontoire. Elle se fait préférentiellement par cœlioscopie

coelioscopie

On pourra également mettre en place ces bandelettes d’interposition par voie vaginale. On réalisera alors une section du vagin pour mettre en place les bandelettes.

Les bandelettes utilisées pour le traitement du prolapsus ne sont pas les mêmes que celles utilisées dans le TRT de l'incontinence. Il s'agit de techniques opératoires différentes qui peuvent être réalisées dans le même temps si cela est nécessaire (Prolapsus associé à une incontinence urinaire d'effort). C'est le chirurgien qui posera l'indication de la technique la mieux adaptée à la situation de chaque patiente et qui décidera de la procédure et du matériel à utiliser.